Théâtre d’Ombres (1988), 39’30

— Premiere: Nice, Cloître de Cimiez, Festival Manca, 6 July 1989. Commissioned by the French Republic. Awarded the Prix Ars Electronica 89 at Linz, for “…Ombres blanches”. —

A magic captivates us from the onset at the opening of “…Derrière l’image”, with its impression of gentle swiftness. The sonority is hollowed-out, both whistling and tranquilly perforated. It is the vector of this marvellous transport which seems to give order and in its wake bring all the disparate elements of the surrounding world to blossom. Everything becomes easy, unfolding and unfurling by itself. Even the noisiest disorderliness — stamping, drumming, diverse intrusions — dissolves within. This perpetual setting off for the “country where one never arrives” nevertheless brings us to a second section, “…Ombres blanches”. Perhaps this is the “country” alluded to — a kingdom of air! A new space opens up before us, as if inversed, wide and mysterious, lush and light. Scruffy serenity. The human voice gives it another substance — shimmering motifs, fragile choirs, haloed contours, flute tones, swift or lascivious.

Morceaux de Ciels (1996), 25’26, octophonie

— Dedicated to Karlheinz Stockhausen, for his seventieth birthday. Premiere: Paris, Maison de Radio France, 9 January 1998. Commissioned by the Minister of Culture for the 50th anniversary of Musique Concrète. —

Here is a suite of “skies”, in other words, “fields of colour and velocity” […], these intangible qualities.” (Bayle). The octophonic composition largely unfolds in figures of space: static and floating skies, stratified; intertwined sounds, weaving bifurcations and sharp breakaways; sound tapestries defined by balance. There is also this reoccurring quality of a softly distant and nebulous sound, giving the impression of “self-reference”, a sound directed towards itself. These variations are internal, sound which does not “come out” and which the ear peers into. But for these very reasons, it gives rise to music which is completely open, free and liberated from repetition. We can also observe the paradox of a refusal of fixation, of anchoring, while acousmatic/electroacoustic music is precisely that with the maximum amount of fixation. It is paradoxically that the fixation of sound renders it its liberty — opening it to its “sky”.

François Bayle (1932-)

1932, Tamatave, Madagascar
Acousmonium, acousmatic music, acousmathèque, acousmographe, are aims / concepts / tools invented by François Bayle, and developed by the GRM team, which he managed for 30 years.
Since 1997, after setting up his own studio Magison, he has devoted himself entirely to research, writing and composition.
To date, he has composed 103 works.

------

Morceaux de Ciels (1996), 25’26, octophonie

— Dédiée à Karlheinz Stockhausen, pour son soixante-dixième anniversaire. Création : Paris, Maison de Radio France, le 9 janvier 1998. Commande du Ministre pour les 50 ans de la Musique concrète. —

Voici une suite de “ciels”, c’est-à-dire autant de “plages de couleurs et de vitesses (…), ces qualités impalpables” (Bayle). La composition octophonique, s’y déploie largement en multiples figures d’espace : ciels statiques et flottants, stratifiés ; sonorités enchevêtrées, ménageant bifurcations et échappées acides ; tapisseries sonores tout en équilibres. Il y a aussi cette qualité récurrente d’un son comme vaporeux et doucement lointain, qui donne une impression d’“auto référence”, comme d’un son tourné vers lui-même. Les variations sont internes ; c’est un son qui “ne sort pas” et que l’écoute scrute. Mais, par ces raisons mêmes, il suscite une musique totalement ouverte, libre, affranchie des récurrences temporelles. On peut y voir aussi le paradoxe d’un refus de fixation, alors que cette musique (acousmatique/électroacoustique) est justement celle de la fixation maximale. C’est que la fixation du son permet, paradoxalement, de rendre le son à sa liberté — de l’ouvrir à son ciel.

Théâtre d’Ombres (1988), 39’30

— Création : Nice, Cloître de Cimiez, Festival Manca, le 6 juillet 1989. Commande de l’État. Prix Ars Electronica 89, Linz, pour “…Ombres blanches”. —

Une magie nous capture d’entrée de jeu au commencement de “…Derrière l’image”, avec une impression de célérité douce. La sonorité est évidée, à la fois sifflante et tranquillement crénelée. C’est elle le vecteur de ce transport merveilleux qui semble ordonner et faire éclore à son passage tout le disparate du monde alentour. Tout devient facile, tout se déplie et se déploie de soi-même. Même les désordres les plus bruyants — piétinements, tambourinages, intrusions diverses — s’y dissolvent. Cette partance perpétuelle vers “le pays où l’on n’arrive jamais” nous mène cependant à une seconde partie, “…Ombres blanches”. Le voilà peut-être, le “pays” — un royaume d’air ! S’ouvre un espace nouveau, comme inverse, large et mystérieux, foisonnant et léger : d’une sérénité hirsute. La voix humaine lui donne une autre teneur : motifs chatoyants, chœurs fragiles, contours nimbés, sonorités flûtées, lascives ou rapides.

François Bayle (1932-)

1932 Tamatave, Madagascar
Acousmonium, acousmatique, acousmathèque, acousmographe, sont autant de projets / concepts / outils suscités par François Bayle et développés au sein de l’équipe du GRM qu’il aura dirigée durant 30 ans.
Depuis 1997, installant son propre Studio Magison, il se consacre à la recherche, l’écriture et la composition.
À ce jour son catalogue comporte 103 œuvres.